LE CAUCHEMAR D'UNE SEANCE D’ENTRAINEMENT
L'entraîneur arrive au gymnase - bien préparé avec un programme de séance
et tout. Excité, il attend les joueurs. Y en aura-t-il autant qu’il espère-t-il
- peut-être l'équipe entière ? ? ?
Il n'y a eu personne qui l'a informé
d’une impossibilité à venir s’entrainer, ainsi de tous devraient être là. Les
premiers joueurs arrivent et quand il est l’heure de l’entrainement, environ
70 pour cent de l'équipe est arrivé, en tenue et prêts. Les joueurs sont divisés
en groupes et l’échauffement initial commence avec des jeux de ballon entre
les groupes. Alors, 2 joueurs supplémentaires arrivent, légèrement en retard
et ils sont mis dans les groupes. Plus tard 3 joueurs arrivent et du coup les
groupes sont trop grands et doivent l'un ou l'autre être divisés en plus petits
groupes et de nouveaux jeux doivent être initiés. L'entraîneur choisit de changer
l'exercice.
Si l'entraîneur choisit à la place de l’échauffement un
jeu de ballon, où il est facile d’intégrer les joueurs retardataires, il est
sûr d’entendre : " ; C’est ennuyeux. Nous jouerions plutôt à ..... ". La chose
est rapportée par un ou deux joueurs, qui ont la confiance du reste de l'équipe.
Si l'entraîneur propose alors un autre jeu -qui pourrait avoir été suggéré-
il est presque sûr que 1 ou 2 autres avec la même confiance et le même soutien
de l'équipe entière diront : " ; C’est ennuyeux. Nous jouerions plutôt à....."
Après l’échauffement les questions habituelles sont posées : "Pouvons-nous
faire un match plus longtemps aujourd'hui ? " ou " allons nous, nous exercer…
(suivi d'une série de suggestions, qui exigeraient 4 heures de temps d’entrainement).
Heureusement une des suggestions colle avec le programme de la séance planifiée,
ainsi l'entraîneur peut informer l'équipe, qu'elle travaillera aujourd'hui les
croisés, suivis des autres exercices prévus. On peut voir l’insatisfaction de
l'équipe. Ceux, qui veulent travailler les croisés, ne sont que partiellement
heureux, car les autres exercices ne sont pas ce qu’ils attendaient. Le reste
n’est pas plus heureux, car leurs suggestions n'ont pas été prises. La question
concernant un long match est répétée au cas où l'entraîneur voudrait l’oublier.
Pourtant l’entrainement physique doit être fait. Ceci a immédiatement comme
conséquence un tas de plaintes et de ne pouvoir travailler en raison d'un genou
endolori, d'un coude, d’un mal de crâne et d'une dure journée d'école. L’entraîneur
compréhensif les calme alors en informant les "handicapés" qu'ils ne feront
que ce qu’ils peuvent. Il doit être possible de vivre avec le fait que la hauteur
d'un tir en suspension fait par un joueur ne dépasse pas la hauteur d’une boite
d’allumettes. Une tentative d'inciter les joueurs à sauter plus haut pourrait
être essayée - par exemple en employant une barre placée 10 centimètres au-dessus
du plancher. Mais acceptez que les sauts soient exécutés avec la jambe d’appel
repliée sous le corps et la tête du joueur montant à peine de 5 centimètres.
(Mettez un téléphone portable sur le cercle du panier de basket et dites que
le joueur qui pourra sauter assez haut pour l'atteindre en sera l’heureux propriétaire
- mais ne pas oublier d'acheter des téléphones à l'équipe entière).
Les
exercices de passe / réception sont habituellement ennuyeux - ils sont tous
capables de lancer et attrapper une balle et donc aucune raison de perdre du
temps sur de tels exercices. Bien – ils ne perdraient pas autant de ballons
s’ils voulaient se bouger un tant soit peu pour attraper des passes « précises
».
Ensuite il est temps de faire quelques pompes. Comme chaque fois avant,
l'entraîneur est informé par certains des joueurs, qu’ils ne peuvent pas faire
de vraies pompes et veulent les faire genoux au sol. L’accord est donné et l'équipe
se met en place. Certains réalisent un travail vraiment bon exécutant les pompes
correctement et le nombre prescrit. Du coin de l’œil l'entraîneur repère un
joueur, qui fait des pompes sur les genoux et semble très occupé. L'impression
est cependant contredite car en même temps les joueurs ont le nez qui les démange
et ce problème est réglé avec une main tandis que les pompes continuent avec
l’autre. Impressionnant !!!
Enfin - pause boisson. Les joueurs vont aux
bancs, prennent un peu d'eau et commencent à causer. Certains des joueurs qui
n'ont personne à qui parler, commencent à appeler des amis sur leur portable
qui est resté dans leur sac, les survêtements n’ayant pas de poches. Quand la
pause est à la moitié de son temps, l'entraîneur rappelle tous les joueurs.
Une partie choisit d'ignorer l'appel car ils n'ont pas fini de parler ensemble
ou au téléphone. Un nouvel appel de l'entraîneur suivi de quelques coups de
sifflet les fait arriver. Un ou deux cependant se rappellent soudainement qu'ils
doivent aller aux toilettes.
Maintenant l'entraîneur demande aux joueurs
de se préparer pour l’échauffement du gardien de but. "tir sur le GB en douceur"
tel est le message. Avec un peu de chance le premier joueur tire sur le gardien
de but. Le deuxième joueur tire un canon dans le coin et semble fier. L'entraîneur
attire son attention sur le fait, que le gardien s’échauffe, mais le message
est peine perdue. Il semble que le joueur pense : " C’était un tir, parfait,
fort et bien placé et l'entraîneur ne l'apprécie pas ! ! "
Maintenant
l'entraîneur demande aux joueurs de tirer dans les coins en haut en alternant
gauche et droite. Pour s'assurer que les joueurs comprennent le message, l'entraîneur
montre les coins appropriés. Alors les joueurs commencent à tirer, mais après
le troisième tir la colonne s'arrête. Le prochain joueur hésite et demande :
"Où devons-nous tirer ? ? ? " Le message est répété et la colonne continue.
Avec un peu de chance la colonne entière finit la série de tirs sans la question
"où devons-nous tirer ? " - cependant avec quelques coupures car le prochain
tireur de la colonne qui discute avec un équipier demande si c'est à son tour
de tirer.
Quand tous les joueurs de la colonne ont pris leur tir, l'entraîneur
réalise qu’environ 70 pour cent des ballons ont été hors cadre et il demande
alors aux joueurs pour la prochaine série de fournir au gardien de but plus
d’impacts cadrés pour qu’il travaille."Nous tirons encore en haut alternativement
coins gauche et droit "et il indique du geste les impacts. A cet instant 5 joueurs
posent la question inévitable: "Où doit –on tirer". La colonne termine et le
gardien de but a eu 65 pour cent de tirs cadrés. Le reste à l’extérieur et hors
de portée du gardien.
Alors l'entraîneur durcit le ton. " Si vous tirez
à côté du but cela sera 10 pompes ! ! ! " La série est répétée et l'entraîneur
en a les larmes aux yeux de gratitude. 90 pour cent des tirs étaient cadrés
et PERSONNE a demandé où tirer. Bon, il fallait viser les lucarnes droites et
gauches, or plusieurs tirs étaient sur le gardien de but ou en bas dans les
coins droits et gauches, mais il y avait des progrès.
Pendant les exercices
un téléphone portable sonne et l'équipe entière le cherche des yeux et la concentration
pour le handball disparait pour la concentration sur la mélodie du téléphone
portable. " Est-ce pour moi ? Est-ce un message très important de mon amie,
qui veut me dire qu'elle a trouvé le rouge à lèvres qu'elle recherchait ? "
L'entraîneur peut sentir le désappointement des joueurs de voir un parent ou
toute autre personne dans le hall, prendre leur téléphone portable et commencer
à parler. Au prochain arrêt tous les téléphones portables sont examinés pour
s’assurer que les SMS ou les appels resteront sans réponse. Les téléphones seront
coupés pour ne plus être entendus.
" Nous allons travailler les croisés
et il faut deux ou trois joueurs en défense !" Tous les joueurs commencent à
examiner les murs, les lampes dans le plafond ou le modèle du plancher. Il y
a beaucoup de choses, qui sont plus intéressantes que d’être un joueur en défense.
2 sont abruptement nommés et lentement ils se déplacent vers les taches désignées
et l’entrainement peut commencer. La défense ne doit pas défendre à 100 pour
cent – plutôt à 40 pour cent, car c'est la première fois que les croisés sont
entrainés. Cela se traduit pour la défense comme un droit à discuter, ou pire
- s'asseoir et commencer à causer. L'entraîneur envisage de placer deux ou trois
cônes à leur place, au moins ils ne discutent pas. Le problème est cependant
que l'équipe préfère s’entrainer contre une défense active plutôt que contre
des cônes (enfin tant qu’ils ne sont pas défenseurs).
Le croisé commence
à fonctionner de manière acceptable - la plupart des joueurs courent dans un
bon tempo et la défense a été changée deux ou trois fois. La défense n’est pas
tenue de défendre à 100 pour cent. Cela aide - les bras sont levés- cela ne
cause plus tellement et les défenseurs ont même commencé à se déplacer en pas
chassés ! Les tirs atteignent le but et les joueurs sont convaincus que le croisé
sera de grande valeur quand ils l'emploieront dans un match.
Le prochain
travail est un exercice d'attaque, qui fait participer les deux arrières et
le demi - centrer. Pour être sûr l'entraîneur fait un rappel : " ; Allons-nous
le jouer lors du prochain match ? ? " 3 joueurs sont désignés et le reste doit
observer et écouter avec attention. L'exercice sera fait par les 3 joueurs –
consignes ARD – consignes ARD et consignes DC. Puis l'exercice est fait en marchant
et ensuite avec un peu plus de vitesse. " Est-ce que chacun a compris quoi à
faire ? ? ? " ; " ; Oui - Oui" Il apparaît bientôt que chaque fois que les joueurs
changent de place, les courses doivent être expliquées à nouveau et encore.
Naturellement un ou deux des joueurs disent à l’entraineur que l'exercice ne
fonctionne pas. "La défense doit juste compter correctement et couvrir le tireur
! ! " Une tentative d'expliquer aux joueurs, que même les équipes nationales
souvent ne peuvent compter correctement et laissent le tireur aller au shoot,
n'est pas sans conséquences. Ils ne veulent pas compter incorrectement mais
il est plus simple de couvrir le joueur d’attaque.
Maintenant l'entraîneur
informe les joueurs que les prochains exercices sont de la défense. Alors l'équipe
se révolte presque. " ; C’EST ENNUYEUX ! ! ! Nous préférons jouer un match !
"
Enfin le match. Après une rude bataille au sujet de ceux qui vont
mettre les chasubles, le match peut enfin commencer. Les joueurs avec les genoux
endoloris, les coudes, le mal de tête et une dure journée ont tiré bénéfice
de l’entrainement. Les problèmes se sont envolés, et si au début ils ne pouvaient
pas plier les genoux maintenant ils peuvent courir, feinter, sauter et changer
de direction.
Malheureusement il y a plus de joueurs présents que les
14, permis sur le terrain, ainsi certains doivent être sur le banc. Le jeu a
commencé et après environ 3 minutes les joueurs remplaçants commencent à demander
quand ils vont jouer. La question est répétée chaque minute, mais l'entraîneur
sait que s'il sort un joueur dans les 10 premières minutes du jeu, il aura un
hurlement de protestation des joueurs sortis. Ils viennent juste de commencer
! ! ! ! Mais des remplacements doivent être exécutés. Le plus gros problème
est le remplacement des ailiers – particulièrement à droite. Les remplaçants
veulent jouer, mais PAS aux ailes - ils préféreraient arrières ou demi - centre.
Le problème cependant peut être résolu en précisant que l'équipe doit alors
jouer sans ailiers si personne ne se présente.
Les joueurs remplaçants
sont très patients et attendent parfois 2 minutes avant d’informer l'entraîneur,
qu’ ils sont maintenant prêts à entrer sur le terrain. Avec un peu de chance
l'entraîneur demande aux joueurs sur le terrain d’essayer les croisés, qu’ils
ont travaillés. Ils ont travaillé pendant l’entrainement, mais maintenant ce
n’est plus du travail ??? La raison pourrait être que l'équipe de défense viole
les règles du match et défendent à140 pour cent sur les croisés. Un ou plusieurs
systèmes d'attaque sont essayés et parfois il faut dire, qu’il n’y a pas que
les équipes nationales qui peuvent compter correctement en défense ou oublier
de couvrir le tireur.
Donc l’entrainement est fini et l'équipe est rassemblée
pour les étirements et le retour au calme. Le temps est passé en donnant des
informations aux joueurs et pour distribuer des notes - sachant que plus tard
sera il sera fait état que " je n'ai jamais entendu ou vu cela" Certains joueurs
ont cette opinion que les étirements sont inutiles et demandent s'ils peuvent
partir maintenant. L'importance des étirements et du retour au calme après un
entrainement a été expliquée avant en vain, mais afin d'éviter toutes histoires
on leur permet de partir.
Bientôt le gymnase se vide et l’équipe suivante
démarre son entrainement. L'entraîneur rassemble les notes oubliées et sait
que la fois prochaine plusieurs joueurs, n’auront jamais reçu aucune information
ou note. Tous les bavardages et causeries pendant l’entrainement l'incitent
également à envisager de laisser tomber un entrainement extérieur. Le risque
de les voir prendre un coup de soleil sur leurs langues est trop grand et les
écrans solaires ont mauvais goût.
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C’est mon sincère espoir qu'aucun des entraîneurs ou coaches n'ont vécu
la séance d’entrainement décrite ci-dessus, mais je suis convaincu que s'ils
réfléchissent en amont, ils peuvent pour la plupart trouver des similitudes.
Avec un peu de chance une telle équipe peut être amenée à un stade où elle pourra
travailler raisonnablement - mais se rappeler de mettre en accord les attentes
des joueurs avec les projets des clubs. Si vous en exigez trop, les joueurs
les plus faibles s’arrêteront ou inversement – pour les joueurs les plus forts
– le projet de club et l'exigence doivent être claire. La plupart des clubs
ont pour projet, qu’ils peuvent rassembler tout le monde, mais cela tourne mal
pour quelques plus petits clubs. Une équipe complète faite de joueurs, qui veulent
être professionnels et exigent une formation dans ce but, des joueurs qui veulent
s’améliorer et apprendre et de joueurs qui attendent de l’entrainement de juste
pouvoir jouer au handball. Si vous avez assez de joueurs pour les diviser en
3 groupes - " professionnels", "compétiteurs" et "loisirs", cela sera plus facile,
tandis que si l'équipe se compose de 12 joueurs de tous niveaux, vous aurez
vraiment un problème. Trop dur vous perdez les moins bons - trop facile vous
perdez les forts – en coupant la poire en deux vous perdez des joueurs des deux
côtés.
Werner
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